Risques d’utiliser des outils low-code : comment les éviter et réussir ?

Le recours à des plateformes low-code peut générer des solutions rapidement, mais expose les organisations à des risques de sécurité peu documentés. Certaines entreprises découvrent que la flexibilité promise par ces outils masque des limites techniques inattendues et des coûts cachés en phase de maintenance.

Des réglementations sectorielles imposent des contraintes qui ne sont pas toujours compatibles avec la personnalisation offerte par le low-code. Les équipes informatiques se retrouvent parfois confrontées à des dépendances logicielles difficiles à gérer sur le long terme.

No-code et low-code : quelles différences et pourquoi c’est important ?

Automatiser sans coder, ça fait rêver. Pourtant, derrière l’attrait des outils “sans code” et “low-code”, il y a deux visions qui peuvent transformer, ou perturber, la manière dont une entreprise avance. D’un côté, le no-code : tout le monde peut créer, même sans être développeur. De l’autre, le low-code : un terrain de jeu où les profils techniques peuvent pousser plus loin, tout en bénéficiant d’une interface simplifiée.

Le no-code vise d’abord ceux qui n’ont jamais touché une ligne de code. Avec une simple interface graphique, on assemble des formulaires, des flux métiers ou des sites web. Des plateformes comme Airtable ou Microsoft Power Apps sont devenues des incontournables. Les équipes métiers y voient une occasion unique de gagner en autonomie. La DSI, quant à elle, observe parfois avec méfiance cette prolifération de solutions élaborées en dehors de son contrôle.

Le low-code, lui, s’adresse à un public plus hybride. Il combine la simplicité d’une interface visuelle et la puissance du développement traditionnel : on peut injecter du code, personnaliser, intégrer. Les développeurs professionnels interviennent pour garantir la sécurité, assurer l’intégration avec le système d’information et répondre aux exigences réglementaires, particulièrement strictes dans certains secteurs en France et en Europe.

Voici ce qui distingue concrètement ces deux approches :

  • No-code : rapidité et simplicité sont au rendez-vous, mais les possibilités de personnalisation restent limitées.
  • Low-code : plus de flexibilité, adaptation aux besoins métiers, mais un accompagnement technique reste nécessaire pour éviter les faux pas.

Le marché des plateformes low-code affiche une croissance à deux chiffres, selon Gartner. Les entreprises voient dans ces outils un moyen d’accélérer leurs projets, de limiter leur dépendance à l’IT et de gagner en agilité. Mais cette promesse n’est tenue que si la gouvernance suit : contrôle des accès, sensibilisation aux dérives, arbitrage constant entre autonomie et contrôle. La réussite n’est jamais automatique.

Les risques méconnus liés à l’utilisation d’outils low-code

Derrière la facilité d’utilisation affichée par les outils low-code, se dissimule une complexité qu’on ne découvre parfois qu’après coup. En quête de rapidité, les équipes métiers s’empressent de développer leurs propres applications, générant un shadow IT qui échappe au radar de la DSI.

  • Des applications émergent sans passer par les canaux officiels, hors des politiques de sécurité classiques.
  • Cette fragmentation met à mal la cohérence du système d’information et multiplie les points d’entrée pour d’éventuelles attaques informatiques.

La sécurité reste le point de vigilance numéro un. Les plateformes low-code manipulent souvent des données sensibles : fichiers clients, informations RH, documents stratégiques. Le RGPD impose des règles strictes sur la gestion, le stockage et la circulation de ces données. Un paramétrage défaillant ou des accès mal définis, et la fuite de données n’est plus un risque théorique, elle devient réalité, parfois sans que personne ne s’en aperçoive.

Côté technique, le piège du vendor lock-in est réel. Changer de plateforme ou migrer une application peut tourner au casse-tête : chaque éditeur a ses spécificités, ses standards propriétaires. On se rend compte, parfois trop tard, que la reprise ou la réutilisation des briques développées n’est tout simplement pas possible ailleurs.

La vitesse de développement, souvent vantée, peut aussi jouer des tours. Sans phase de test, sans audit, sans documentation, la dette technique s’accumule. Les applications deviennent difficiles à faire évoluer et leur maintenance relève du défi. Pour les responsables techniques comme pour les équipes métiers, l’attention doit rester permanente.

Comment éviter les pièges courants et sécuriser vos projets low-code ?

Le déploiement massif des plateformes low-code dans les entreprises françaises et européennes impose de mettre en place des garde-fous. Trois piliers structurent la démarche : gouvernance IT, maîtrise des accès et audit de sécurité.

Mettre en place une gouvernance solide, c’est impliquer les équipes métiers dès le début du projet. Chaque solution low-code devrait faire l’objet d’une validation technique et réglementaire avant d’être déployée. La collaboration entre citizen developers et DSI permet de mieux gérer les droits d’accès et d’assurer l’intégration au système d’information.

Sur le plan de la sécurité, il est indispensable de renforcer les dispositifs d’authentification, le multifactoriel s’impose, et d’utiliser des protocoles éprouvés comme OAuth2 ou OpenID Connect. Des audits réguliers permettent de repérer les failles potentielles, surtout sur les interfaces exposées ou connectées à des services externes.

Trois actions concrètes permettent de limiter les risques :

  • Former chaque utilisateur métier : la sensibilisation réduit la probabilité d’erreurs de configuration et diminue les risques d’exploitation par des attaquants.
  • Mettre en place un processus de revue du code généré, même sans expertise approfondie, pour écarter les composants obsolètes ou vulnérables.

Pour réussir un projet low-code, il faut également documenter chaque étape et rester à l’écoute des évolutions technologiques. Les organisations qui investissent dans la formation continue et qui pratiquent l’audit régulier réduisent nettement leur exposition aux difficultés pointées par les analystes du secteur.

Groupe diversifié travaillant sur une application lowcode

Bonnes pratiques et conseils pour réussir avec le low-code

L’essor des plateformes low-code dans les entreprises françaises amène un impératif : structurer la démarche pour éviter les approches improvisées. La réussite passe par une gouvernance IT claire, qui associe étroitement les équipes métiers à chaque étape. La co-construction avec la DSI garantit la cohérence avec l’existant et le respect des règles internes.

Faire appel à des partenaires expérimentés comme AxioCode ou ACI Technology peut s’avérer décisif. Ces experts savent accompagner la montée en compétence des développeurs low-code et orientent vers les plateformes les plus adaptées. À chaque projet, la documentation doit être au rendez-vous : depuis le choix de la plateforme jusqu’à l’intégration, en passant par la maintenance et l’anticipation d’éventuelles migrations.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici quelques leviers à activer :

  • Mettre en place un support IT bien identifié, avec des interlocuteurs dédiés et un suivi rigoureux des incidents.
  • Veiller à l’intégration : privilégier les connecteurs éprouvés, les API bien documentées et systématiser les tests avant toute mise en production.
  • Ne pas négliger la personnalisation : adapter le low-code à vos vrais processus, sans contraindre le métier à s’adapter à l’outil.

La productivité que promet le low-code ne doit pas faire perdre de vue l’enjeu de la durabilité. Restez attentif au risque d’enfermement propriétaire : gardez la main sur vos données et préparez-vous à pouvoir changer de solution si le contexte l’exige. Les organisations qui tirent le meilleur parti du low-code sont celles qui font vivre la collaboration entre métiers, managers et DSI, dans une dynamique d’amélioration continue.

Le low-code, bien encadré, peut accélérer la transformation numérique sans brûler les étapes. Mais chaque choix technique laisse une trace : à chaque organisation d’écrire la bonne histoire, sans jamais perdre de vue le scénario global.

Les incontournables