Le robot britannique s’impose dans l’innovation artistique récente

Un robot capable de conquérir le monde de l’art contemporain ? L’idée aurait semblé farfelue il y a quelques années, et pourtant, c’est bien ce qui se dessine aujourd’hui sous nos yeux. Le galeriste britannique Aidan Meller a mis au point une machine capable de dessiner des portraits grâce à une main bionique, bousculant ainsi les frontières habituelles entre la technologie et la création artistique.

Son nom : Ai-Da, clin d’œil assumé à Ada Lovelace, pionnière de la programmation informatique. Derrière ce projet, la société Engineered Arts, basée en Cornouailles et déjà connue pour avoir donné naissance à RoboThespian et SociBot. Pour la partie dessin, ce sont des étudiants de l’Université de Leeds qui ont peaufiné les compétences d’Ai-Da. Résultat : un humanoïde ultra-réaliste, le tout premier à fusionner une telle technicité robotique et une véritable capacité à créer des œuvres originales.

Aidan Meller n’en cache pas l’ambition : il met la dernière touche à ce robot, convaincu que sa création va bouleverser la scène artistique. L’objectif ? Permettre à Ai-Da de réaliser elle-même ses dessins, et pourquoi pas, à terme, d’accéder à la peinture.

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Mais qu’est-ce qui rend Ai-Da capable de croquer le portrait d’un inconnu ? L’explication réside dans l’ingéniosité de son système : des caméras miniatures logées dans ses yeux lui offrent la capacité de fixer le regard de la personne en face d’elle, de la suivre dans la pièce et d’analyser ses traits. Sa vision par ordinateur, entièrement pilotée par l’intelligence artificielle, va même plus loin : elle identifie des visages, reproduit des expressions. Marcus Hold, chargé de conception et de production chez Engineered Arts, détaille la prouesse technique : Ai-Da est capable de saisir, puis d’imiter la moindre nuance d’un sourire ou d’un froncement de sourcils.

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BAS PLUS L’intelligence artificielle, l’apprentissage machine et l’apprentissage en profondeur : qui est qui ?

À cela s’ajoute une particularité physique : les créateurs d’Ai-Da indiquent qu’elle sera équipée du corps RoboThespian, lui permettant d’adopter des gestes expressifs qui renforcent l’illusion du vivant.

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La carrière d’artiste d’Ai-Da a débuté en mai, lors de sa première apparition publique. Depuis, elle s’apprête à exposer dans le cadre de “Unsecured Futures” à l’Université d’Oxford. Pour les curieux, ses dessins seront visibles à Londres à partir de novembre. Une chose est certaine : l’art, revisité par la mécanique et l’intelligence artificielle, ne cessera plus de surprendre. Qui aurait parié, il y a dix ans, sur une telle révolution dans les galeries ?

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